Les 10 kms de la Voie Royale de Saint-Denis

Ca y est. J’ai participé à mon second 10 kms en compétition. Il n’y avait pas beaucoup de monde. En gros, un peu moins de 730 coureurs ont passé la ligne d’arrivée, dont beaucoup de pointures (le premier est arrivé (un Kenyan je crois, ahah) en 00 :28 :28.

Je n’avais encore pas beaucoup dormi cette nuit-là, à refaire et refaire mon trajet. Je pense que mon inquiétude était accentuée par le fait que je n’avais pas encore mon dossard, et que pour une fois, je devais aller le chercher avant le départ de la course, le matin même. Quand ce sera possible d’éviter ça, il faudra que j’y pense ! Le jeudi de cette semaine-là, j’avais fait une sorte de malaise au travail le soir, poussant mes collègues à m’appeler un taxi pour rentrer à la maison. Mon entraînement de la semaine s’était résumé à 1,8 km le mardi, et 3 kilomètres le samedi. Autant dire que je me suis traînée, et que j’ai quand même pas mal réfléchi au fait d’aller ou non à cette course.

Cerise sur le gâteau, la veille au soir, à la maison, nous avons bu un Gevrey Chambertin de 1995. N’importe quoi. (Bon il était dans la cave, tout seul.. bref).

Je me suis levée bien avant le réveil, comme d’habitude, et j’ai mangé une barre CLIFF accompagnée d’un thé rouge. Pas de café ce matin, pas la peine ! Mes affaires étaient prêtes, et je devais aller chercher mon dossard avant 9h15 (10h étant le départ de la course), donc je suis partie à 7h10 de la maison, à pied, en direction du bus, en courant pour ne pas le louper. Hum.

Sur le chemin, j’ai vérifié si tout allait bien niveau transports : pas du tout, le fameux bus s’arrêtait chaque fois, à tous les horaires, 5 stations avant ma destination. Autant dire que ça commençait sérieusement à ressembler à mes cauchemars de la nuit. Je suis donc repartie en courant (hum) vers le métro pour finalement prendre la 11 puis le RER B. 8h20, me voilà arrivée devant le Stade de France (bô). J’avais du temps devant moi, mais tout est allé très vite quand même.

Un point sur l’organisation :

La réception du package dossard + t-shirt nickel sauf que sans épingles, (elles devaient être fournies) c’est un peu ballot. Beaucoup ont couru le dossard à la main.

Pas trop de monde, toilettes accessibles à cette heure pour le rituel du pipi de dernière minute.

Le village : très, très très petit… mais avec un Decathlon généreux qui offrait de tester des gels et des barres. La barre à la banane Aptonia m’a été d’un grand secours car depuis 6h30 jusqu’à 10h… j’avais déjà faim avant de commencer la course.

Le déroulement de la course :

La course a commencé à 10h pétante, soit une heure après le 5 kms. Il y avait peu de monde finalement, moins de 1000 coureurs pour arpenter Saint-Denis, nous étions à l’aise. Je commence donc par me mettre vers la fin car voyez-vous, je suis déjà une tortue, mais une tortue qui a mal dormi je vous laisse devenir le carnage.

Rapidement… beaucoup de coureurs qui étaient encore derrière moi me dépassent. Arrivée au km 1, au moment de ressortir du petit centre-ville, on croise les Elite qui y vont à fond de train et là, je commence à en prendre un coup dans le moral. Je me retourne, il y a peu de personnes derrière moi. Là, je commence à angoisser sérieusement. Vous me direz, moins on est de coureurs, plus on remarque les tortues hein.. ; Si nous étions trois, je pense que j’abandonnerais.

Arrivés au 5ème kilomètre, le long des quais du canal, là c’est la cata. Je commence pour ma part à être bien échauffée, et il fait chaud alors qu’il devait pleuvoir, mais heureusement, je prends toujours ma ceinture Flipbelt avec mon bidon plat et de l’eau. Pour d’autres, ça a été la croix et la bannière. Au ravito : plus d’eau du tout. Seulement à manger. Les gens autour de moi étaient désespérés. Et que je les comprends ! C’est vraiment inadmissible de la part de l’organisation, sans rire.

Au bout du quai, juste avant le ravito, on fait le démi tour pour repartir dans l’autre sens et j’avais déjà doublé quelques personnes, d’autres étaient derrière moi…. Et genre à 200 mètres encore derrière… la voiture balai ! Autant vous dire une chose : courir avec la voiture balai pas loin derrière, pour le moral, c’est nase de chez nase. Dans ma tête, un seul leitmotiv : pas ça, pas l’abandon, pas la voiture balai, pas marcher, courir, courir !!

Si bien que j’ai couru, et couru, et tout mon corps disait « tu ne vas pas arrêter non ??? arrête toi, je veux dormir ! ». Mes jambes n’avaient pas de jus, rien. Mon souffle était bon, mon rythme me semblait médiocre pourtant, mais j’avançais, et les 4 derniers kilomètres sont finalement passés assez vite… je doublais, je doublais ;.. lentement mais sûrement, quelques places grapillées juste histoire de soutenir mon moral… au détriment du moral de ceux que je doublais malheureusement… je l’imaginais bien. L’entrée dans le Stade de France a été un moment sombre de mon existence. C’était déserté, à part le vigile à l’entrée du parking souterrain, le Stade lui-même ne contenait qu’une poignée de personnes bien sûr, la piste n’était pas dénudée, mais recouverte d’un disgracieux revêtement en plastique mou (très désagréable de courir là-dessus dans un endroit si classe).

La sortie n’en fut pas moins sombre car la côte était rude !! Par-dessus le marché, j’ai vu à ma montre que j’atteignais les 10 kms bien avant l’arrivée (350 mètres pour être précise), mais je gardais le rythme, tout en ayant l’impression d’être une baleine sur le point de s’échouer.

Résultat : j’ai réalisé mon meilleur chrono sur 10 kms 350 : 13 minutes et quelques, c’est-à-dire 1h11 et quelques secondes sur le 10km tout rond. J’ai bien fait de ne pas abandonner, de ne rien lâcher, d’y aller coûte que coûte… c’est le cas de le dire vu la migraine que j’ai eue tout le reste de la journée, et les 12heures de sommeil qui ont suivi jusqu’au lundi matin. :-/

Pour moi, courir à Saint-Denis, l’une des villes de mon 93 chéri, et pas des moindres, c’était un gros défi, quelque chose qui me tenait à cœur pour de nombreuses raisons personnelles. Mais je ne referai plus cette course en particulier. D’autant qu’à l’arrivée, il n’y avait plus d’eau non plus. Par contre, les oranges étaient bonnes, la médaille jolie, l’accueil chaleureux, et le muguet c’était sympa !

Prochaine objectif, le 14 mai les 10kms du 20ème à Paris.

4 commentaires

  1. Bravo pour cette belle course ! Avec ma fille, on a fait la belle vadrouille de 5km (en marchant principalement) l’entrée dans le stade de France me laisse des étoiles pleins les yeux .

    Aimé par 1 personne

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