J’avoue, je n’ai jamais eu le courage de regarder Earthlings. Vous savez, ce film documentaire américain de Shaun Monson sorti en 2005, et dont la réalisation a nécessité cinq années de travail et d’investigations. Il montre le traitement des animaux destinés à la nourriture, à l’habillement, aux divertissements et aux recherches scientifiques. Le narrateur est l’acteur très engagé Joaquin Phoenix. Il paraît même que la musique a été composée par Moby. Tous les deux sons veganes. J’ai eu connaissance de ce film il y a deux ans et demi, lorsque je suis devenue végétarienne. Lorsque je me suis gavée d’images tournées partout dans le monde : sur les océans, dans les abattoirs, dans les usines à chien, les couvoirs, les usines à foie gras de canards, d’oies. Je n’ai pas pu regarder ce film parce que plusieurs films de quelques minutes à peine ont suffi à me convaincre qu’il y avait quelque chose à faire, ou quelque chose à arrêter. 95 minutes pour voir (alors que j’en ai vu des extraits) des chiens se faire massacrer à coups de batte pour leur fourrure, et d’autres sévices réservées aux animaux, c’est trop pour moi. Mais vous savez quoi ? C’est pas très grave parce que je suis DEJA au courant de tout ça. Contrairement à beaucoup de gens.
Malheureusement, il y avait encore des choses dont je ne me souciais pas. A vrai dire, parce que je ne m’en doutais même pas. Vous savez cette fameuse soupe de requin qu’affectionnent les asiatiques ? Bah c’est dingue hein, mais, il faut savoir plusieurs choses :
- Le requin est un animal en voie d’extinction, et donc, il faut le protéger
- Parfois, ils coupent ses ailerons et rejètent la bête à l’océan : il agonise ensuite.
- On tue dans le monde plus de 13000 requins par heure, pêche industrielle comprise
- L’homme ne tue que 12 hommes par an
- Enfin, 90% des requins ont disparu en 55 ans : à cause de l’homme.
Encore aujourd’hui vient de paraître une étude qui compare le nombre de victimes de chaque espèce. Le requin en fait 6 par an. L’homme… des milliards (animaux, humains..).
Note : Cela fait un moment maintenant que j’ai vu ce documentaire. Je le publie aujourd’hui après des mois parce qu’à l’époque où je l’ai vu je n’arrivais même pas à parler correctement de ce que j’avais vu, tellement j’étais peinée. C’est souvent comme ça.
Dans ce documentaire, on parle aussi des Raies Manta. Il existe, sur un île du globe, un peuple qui en a fait longtemps son gagne-pain sous forme de pêche. En fait de gagne-pain, ils s’en nourrissaient surtout. L’équipe du film est allée à leur rencontre, et jusqu’à monter sur un bateau en compagnie des pêcheurs. Pour le réalisateur qui affectionne particulièrement cet animal marin, ce fut un déchirement de voir la mise à mort d’une raie, puis plusieurs…
Il fallait trouver une solution, car la pêche ne pourrait de toute façon pas durer éternellement dans cette île compte tenu du mal fait à l’espèce, devenue en voie de disparition. Le compromis le plus intelligent qui a été trouvé a été de continuer à pourvoir aux besoins financiers du village grâce aux raies, mais en proposant plutôt d’organiser des séjours pour que les touristes viennent découvrir l’espèce dans son environnement naturel. Pour ce faire, vous imaginez bien qu’il a fallu convaincre, argumenter, sensibiliser le peuple du village à la cause de cet animal majestueux. C’est un bel exemple de ce qui peut se faire sur la planète.
Avant hier, j’ai vu une vidéo propulsée par Facebook via l’association de défense des animaux One Voice. La vidéo montrait un dauphin retenu en captivité dans le Parc Astérix depuis 1986… je l’ai certainement vu dans ma jeunesse faire des numéros acrobatiques au sein du bassin, où j’adorais admirer les dauphins, l’un de mes animaux préférés à l’époque, suite à la sortie du film « Le grand bleu » de Luc Besson. On ne s’imagine pas à quel point ce peut être une souffrance pour un bébé dauphin d’être arraché à sa famille et à son milieu naturel pour vivre ainsi plus de 30 ans dans une piscine. Vous imaginez ? Vous vivez tranquillement au milieu d’un océan immense et du jour au lendemain on vous dit : c’est terminé. Maintenant c’est piscine, chlore et captivité.
Ce dauphin, qui est une femelle, s’est vu à son tour arraché son unique fils il y a quelques mois. Depuis, elle déprime. Sa nageoire est pliée, elle semble flotter en attendant la mort, même pendant les représentations. C’est immonde. Voilà un autre combat qu’il faut mener : la fermeture des delphinariums.
Je pourrais raconter d’autres anecdotes, revenir sur le film Racing Extinction, et détailler encore le bilan effroyable qu’il dresse sur ce que nous sommes en train de faire subir aux animaux de toute la planète. Je crois que c’est inutile, vous avez compris mon propos. Voyez-le vous mêmes, acceptez d’être sensible à tout ça, et de défendre la cause des plus faibles. C’est important. Pour ne pas qu’on puisse dire un jour : « Tu vois, avant, il y avait des éléphants, des requins, des raies manta… mais ça, c’était avant. » Vous imaginez votre neveu, votre fils, votre petit fils vous répondre :
« Ils sont où maintenant ? »
Que leur direz-vous ?