Les Classics Challenge, c’est ce rendez-vous mensuel des amoureux du vélo et de la cyclosportive initié par François Paoletti et Romain Bauvillard. Le départ est donné par groupes de nieaux à partir de la boutique Km0, lieu emblématique de la vie cycliste parisienne. Les niveaux s’établissent comme ceci :
- 20/23 km/h
- 23/25 km/h
- 25/27 km/h
- 27/30 km/h
- 30/35 km/h
Inutile de dire que je n’évolue pas dans le dernier de la liste, celui tout en bas.
J’ai tenté de faire le Classics Challenge n°6 (Aka CC06), qui partait de Paris vers Moret-sur-Loing en passant par la Vallée de Chevreuse (oui oui). Le but était de faire 172 kms. Pour moi, c’était un vrai défi car jusqu’ici, je n’avais roulé que 80 kms en tout dans une journée.
Au départ, j’avais décidé de partir avec le premier groupe, les 20/23. Je trouve ça super sympa de prévoir un groupe avec ce niveau, car il est franchement accessible au bout de quelques mois de vélo, voir tout de suite pour les plus sportifs. Malheureusement, je me suis laissée entraîner dans le groupe des 23/25 finalement, en me disant que si je ralentissais, je serais rattrapée par le groupe suivant et resterais avec eux pour le reste de la balade. Les choses se sont déroulées tout à fait autrement…
D’abord, il y a eu ce pépin de GPS : j’ai bien mis en route le tracé, pour connaître la route et la suivre, mais je n’ai déclenché le compteur qu’au 28ème kilomètre. J’ai franchement failli m’énerver pour de vrai en voyant que je n’avais pas appuyé sur le bouton au départ de la rando. C’est 28 kms en moins sur mon tracé Strava, et ça, ça met vénère quand même. Mais bon… le principal est de savoir qu’on a parcouru ces kilomètres, pour soi.
Ensuite, le groupe était quand même un poil trop fort pour moi… sur la longueur, et surtout, dans ces fichues montées ! (Sur mon trajet, Strava relève deux montées de catégorie 4, si vous savez décoder ça, je veux bien un tuyaut pour savoir ce que ça signifie). Du coup, rapidement, la copine et moi on se fait distancer. Je sens bien que la copine en question m’attend : elle a 16 ans de moins que moi, me paraît plus sportive (et depuis plus longtemps) que moi, donc je culpabilise un peu de cette situation. Mais, cela ne semble pas lui poser problème.
Sur ce, nous croisons un gentil garçon qui nous explique qu’il était dans le groupe encore au dessus, qu’il a crevé, s’est fait larguer un peu, et sans GPS. Nous l’accompagnons donc… et rapidement je m’efforce de les suivre, mais tous deux ont un niveau assez similaire tandis que moi derrière, je rame. Je réalise depuis un petit moment que si j’ai du mal dans les montées, c’est parce que je ne peut pas appuyer de toutes mes forces sur les pédales (je n’ai pas encore de pédales automatiques) sans ressentir aussitôt une douleur de type inflammation dans le genou gauche. Mon trail des 23 kms du Mont-Blanc étant dans deux semaines, je ne peux que subir, et finalement, ralentir.
Nous rattrapons une partie de notre group initial sur le chemin, à un stop, et là, la copine me dit gentiment : « ça t’embête si je reste avec le groupe devant ? ». Je réponds que non, bien sûr. Ca me soulage presque de ne pas avoir à trimer pour suivre tout le monde. Résultat : je fais les 40 kms suivants complètement seule dans une campagne baignée de lumière et presque dépourvue de voitures !
L’avantage de rouler seule, c’est qu’on peut s’arrêter pour prendre des photos, pour boire tranquillement à la gourde, pour manger un petit morceau sur le bord de la route… il est même tentant par moments de s’étendre dans l’herbe cinq minutes !
Au bout de cette balade pour presque moitié en solo, j’arrive à Etampes, étape indiquée comme un repli possible par le train, avec une boulangerie et un troquet. J’y bois une bière sans alcool, à proximité d’une partie du groupe de départ, puis les laisse repartir de leur côté pour poursuivre la route tandis que je fais demi-tour vers la gare la plus proche.
Au total, j’aurai parcouru :
10 kms de chez moi au Km0, 28 kms sans GPS, 67,5 kms jusqu’à Etampes, puis 5 kms de la gare d’Austerlizt jusqu’à chez moi. Soit… 115 kms dans ma journée. C’est malgré tout un nouveau record et surtout une sacrée découverte ! Rouler seule, dans la campagne, ne pas avoir peur, être en confiance sur un trajet tracé par des mains de maître ultra bieinveillants (merci encore à eux)… une très belle journée pour moi, une superbe expérience, et un RP de distance : je suis passée de 80 à 115 kms en une journée.
Finalement, et malgré avoir attendu un peu au troquet avec la tentation de continuer malgré la douleur, je n’ai pas été rattrapée par le groupe suivant, que je choisirai probablement la prochaine fois. Je referai certainement ce parcours seule, comme une grande, un week-end cet été. J’ai kiffé !
Photo de moi : Sophie Gateau
Dans tout ça je me rends compte que le blog avait été laissé à l’abandon, et que peut-être, il s’agit d’une surprise pour mes lecteurs que de constater que je me suis mise également au vélo, après avoir débuté la course à pied il y a un peu moins de deux ans. Il me reste plein de choses à vous raconter… notamment mon premier marathon à Paris cette année, et l’amélioration de mes temps sur 10 et 21 kms. 😉