« Ma » Normandicat

Voilà. Ca fait un an que je n’ai pas écrit ici et voici que je m’apprête à parler de l’une des plus belles expériences de ma vie. Déjà, mes publications s’étaient achevées l’an dernier sur quelque chose de grandiose, le Trail du Mont-Blanc. Cette fois, la belle expérience dont je vous parle se passe à vélo… et c’est une introduction à l’ultra-cyclisme.

L’histoire de ma Normandicat débute peut-être en 2018, quand je vois le petit film d’un copain du Wild, retraçant son aventure et celle de ses amis sur la Born to Ride. 1200 kms en moins de 5 jours. A partir de là, tout se bouscule dans ma tête et je rêve de faire la même chose un jour : partir faire de longues distances à vélo. A ce moment là, mon record absolu de distance cycliste est seulement de 118 kms.

Le 1er novembre 2018 arrive et les inscriptions sont ouvertes pour la Normandicat. Je me lance et m’inscris… sur le format 400kms. Ca me fait un peu flipper mais j’en ai en même temps très envie ! Je ne pense qu’à ça.

Ensuite, les mois passent, et je me prépare pour mon second marathon le 14 avril 2019. Je privilégie donc la course à pied, au détriment du vélo. Quand fin mai arrive, c’est le drame : ma distance record est toujours 118 kms et je n’ai absolument pas travaillé ma map pour la Normandicat 400. Heureusement, je peux me rapatrier sur le format 200, qui est en fait de 230 kms. 😀

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Et me voilà partie avec Maurice ! (Vous ne connaissez pas encore Maurice, mon vélo peut-être…). Direction Bayeux où nous attend Xavier, l’organisateur de la Normandicat. Là, je retrouve pas mal de Girls on Wheels (un groupement de nanas à vélo sur Paris, je vous en reparlerai plus tard), je prends mon cadeau de bienvenue, salue et encourage les quelques 50 courageux qui partent sur le 400 kms que j’ai lâchement abandonné d’office, puis je vais manger et me coucher. Les affaires son prêtes pour demain. Et je suis ravie de partager ma chambre avec Maurice.

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Le lendemain, réveil à 6h00. Autant vous dire tout de suite qu’avec l’excitation et la peur de louper le réveil, je n’ai pas beaucoup dormi ! Je rejoins tous les gens qui sont sur le 200, bois un café à la salle des fêtes, vérifie mes derniers réglages, et j’attends patiemment le départ. J’ai un peu la trouille quand même. Le matin, j’hésite même à m’engager sur la route en sortant de l’hôtel. Peur des voitures, panique. Puis je décide de faire confiance. A 7h00 nous nous élançons et je commence par suivre bêtement les autres gens quand je me rends compte au bout de 1 km que ma trace est inversée. Les autres ont probablement programmé une trace dans l’autre sens pour… éviter le vent de face. Tant pis, je retourne en arrière, et très vite, je suis enchantée par les routes que je découvre.

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Le groupe des GOW et de leurs copains est parti dans le même sens que moi ? Pour l’instant je ne le sais pas. je ne les ai pas croisés après mon demi-tour et je ne les vois pas sur le trajet. En même temps, m’étonnerait beaucoup que je les rattrape… Je roule comme ça 50 kms sans m’arrêter, rien que de très banal en termes de distance pour le moment : un aller retour sur le canal depuis chez moi. Tout va bien… quand soudain… mon vélo couine. Panique. Je m’arrête une première fois, tâte le disque de la roue avant, il est très chaud. La roue grince quand elle tourne et siffle franchement quand je roule. Je desserre une vis un peu au hasard, tente de freiner. Ca marche, je repars. 1 km plus loin ça recommence. Je m’arrête comme ça trois fois avant de trouver la solution qui résidait au fond de ce petit truc :

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Le patin était bien trop serré sur le disque. Pourtant, je venais de faire réviser les freins. J’ai réussi finalement à mieux les régler moi-même… (oui je sais sur la photo Maurice est ultra sale). En repartant après le réglage, je me rends compte que je pédale beaucoup plus facilement que sur les 50 premiers kms.. j’ai du perdre pas mal d’énergie avec cette ânerie. Tant pis, je continue. Vers le 60ème kms je fais mon selfie devant le mémorial du débarquement pour l’envoyer à Xavier, car il s’agit d’un check point, et en repartant après avoir mangé ma compote et bu de l’eau, j’entends qu’on crie mon nom ! C’est la Fouzy Family (le groupe des GOW) ! ❤ Je suis trop contente de les voir. Ils ont fait une pause grenadine menthe à l’eau dans un café et s’apprêtent à repartir. C’est super réconfortant de les croiser là. Je repars très rapidement car je sais que je ne roule pas vite. De plus, contrairement à eux, j’ai choisi la formule solo, donc je n’ai pas le droit de m’accrocher à leur roue. Hop, je file.

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Quelques kms plus loin, ils me doublent, et à la faveur d’un petit arrêt de leur groupe, je les redouble. Et ainsi de suite comme ça tout le long de la Normandicat. C’était très plaisant ! J’ai kiffé ! Direction la mer avec Maurice !

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Le temps est magnifique. Je mange régulièrement, même sans avoir faim. Je m’arrête parfois acheter une canette de coca ou de jus d’orange pour faire le plein de glucides, je mange du pain, des barres taracking, de la barre Cliff. Ce sont un peu mes carburants, même si noix de cajou et abricots secs m’ont beaucoup manqué. J’ai noté ça pour ma prochaine sortie longue distance.

Arriver face à la mer en vélo c’est magique. A refaire absolument. Quand vient la pause des 120 kms, je me dis que cette fois, j’entre dans l’inconnu. Je n’ai jamais parcouru une si longue distance, alors aller encore plus loin me paraît incroyable. Est-ce que j’aurai la force ? L’énergie ? L’envie ? La question ne se pose finalement pas… Je continue à pédaler et à découvrir les paysages qui m’entourent avec émerveillement, même si parfois j’aimerais bien que le vent cesse de souffler comme ça de face, et parfois assez fort.

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Arrive la pause des 152 kms, une distance que je suis assez étonnée d’atteindre facilement. Je ne me sens pas plus fatiguée que 30 kms plus tôt. C’est bon signe car à ce moment là il me reste encore 80 kms à parcourir, et même un peu de rab vu que je n’arrête pas de me paumer près des check points. :/  Il y a une assez belle portion de route le long de la mer, c’est super agréable. J’hésite à aller tremper mes pieds, mais, je n’ai rien pour les essuyer ensuite avec le sable et j’ai un peu peur de perdre du temps. Je dois arriver avant la nuit !

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Presque sans m’en rendre compte, j’arrive peu à peu vers les 200 kms et là, je passe un cap. Déjà, je vois quelques étoiles. J’ai fait du 21 km/h en moyenne avec de belles portions à 25/27 face au vent, et je dois encore m’arrêter pour manger. Je perds du temps mais tant pis. J’y suis presque. Mais un autre problème m’ennuie : la neuropathie de mon pied gauche fait que mon pied droit pousse davantage. Du coup il s’engourdit tout le temps et je ne le sens plus. Je dois donc m’arrêter taper du pied régulièrement. J’en profite pour boire, manger à nouveau.

A 206 kms, je sens que je fatigue cette fois. Et en même temps, c’était une si belle journée que je suis aussi un peu triste que l’aventure se termine déjà. Je traine un peu sur les 30 derniers kms. Au final, j’aurai doublé ma distance maximum, 235 kms au compteur, en 13h30 dont 11h de pédalage. C’était finalement très court, et, dans le fond, c’est presque passé plus vite qu’un marathon car j’ai beaucoup moins souffert, et pris plus de plaisir.

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A l’arrivée, les GOW sont là et c’est génial de les voir à ce moment là. Je lâche un peu mes émotions, je sais pas trop ce qui m’arrive. Judith me dit « tu peux pleurer tu sais », et là je sens effectivement de gros sanglots monter en même temps qu’une espèce d’asthme émotif comme à la fin d’une course. L’an prochain, je recommence. Je ne sais pas encore si je ferai le 200 ou cette fois le 400. J’ai le temps de voir : inscriptions le 1er novembre 2019 !!

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