En septembre 2019, j’ai eu l’opportunité de partir aux Pays-bas. Voyez-vous, on m’a dit « tu nous prêtes ta voitures pour aller là-bas ? Ok, mais je viens avec vous, et je mets Bernie dans le coffre ». Qui est Bernie ? Bernie c’est mon « vélotaf », mon « vélo courses », mon « petit porteur », bref, mon vélo à tout faire.
Jusqu’alors je n’avais pas du tout envisagé de faire un voyage avec lui, mais, il faut bien avouer que pouvoir plier un vélo pour le mettre dans le coffre d’une voiture c’est plutôt tentant. Surtout quand on connaît les difficultés qu’on peut rencontrer ici ou là pour mettre un vélo de route dans un train… Ceux-ci ne sont effectivement pas acceptés partout, ou alors à condition d’être quasiment tout démontés. Pas pratique.
Le point de départ du périple était donné : Utrecht. A ce stade, à part Amsterdam je ne connais rien de ce pays. Autant dire que c’est pareil aux Etats-Unis : quand on connaît New-York, on ne connaît rien de l’Amérique ! J’ai donc préparé mes itinéraires en fonction de plusieurs critères :
- Les choses intéressantes à voir
- Le point de départ
- Le point de rencontre pour le retour, situé dans une autre ville
- Les villes que j’avais envie de visiter/traverser
- Le temps dont je disposais : 48h à peine.
Nous sommes arrivés à Utrecht en fin d’après-midi, et, presque aussitôt, je me suis éclipsée pour commencer « mon voyage », en solo (et en égoïste je l’avoue bien). Bernie, comparé aux vélos hollandais qui m’entourent, ressemble à un nain, un paria, une curiosité. C’est très très rigolo. 🙂 J’ai loué un gîte à Gouda, je dois donc mettre mon GPS en route afin de rejoindre cette ville à temps pour prendre les clés. 42 kms m’attendent :
Vu comme ça, ça ne parle pas beaucoup. Je peux pourtant vous dire que ces quelques 42 kms de balade, avec un soleil déclinant, sont d’une beauté à couper le souffle. C’est calme, joli, et hormis la traversée un peu déroutante de la ville d’Utrecht, littéralement saturée de cyclistes en tous genres, le reste du trajet est un long chemin paisible.
A Utrecht, j’ai vécu mes premiers embouteillages à vélo. Dépaysant. Les boutiques de vélos sont légion, les voitures sont hyper respectueuses/disciplinées (?). De plus, aucun risque de se sentir en danger ici : 42 kms = 42 kms de pistes cyclables. Pour finir, voici le profil du trajet :
Pour ceux qui se posaient la question de pouvoir faire un trajet de 42 kms avec un brompton, de succroît un peu chargé à cause de mes affaires de rechange, il n’y a aucun souci.
A Gouda, j’ai tellement faim que je m’engouffre dans une pizzeria. N’importe quoi. Ce n’est pas la meilleure pizza que je mange, et je me dis soudainement que j’aurais pu faire un effort et chercher un restaurant capable de me servir des pâtes au Gouda fondu… :p Il fait nuit à présent, et, je préfère attendre le lendemain pour visiter un brin, et repartir à l’assaut de la route ! J’ai soif de découvrir plein de choses !
Le samedi s’annonce chargé. Mon itinéraire est assez gros et je n’ai aucun idée de mes capacités avec ce vélo. Je dois être avant 20h dans une ville plus au nord, et mon itinéraire passe par les Moulins de Kinderdijk, Rotterdam, La Haye, etc… Presque 100 kms. Ces villes ne me sont pas du tout familières. J’arrive une heure en avance à Leyde, pour m’apercevoir que… je devais m’arrêter à La Haye ! Je dispose donc d’une petite heure pour retourner 17 kms en arrière ! 😀 La nuit tombe, et l’angoisse commence à me chauffer les tempes : au final, rien de bien sorcier, le trajet est hyper simple, une fois encore il s’agit de pistes cyclables ultra agréables, et, avec Komoot tout s’est bien passé ! J’ai finalement parcouru 113 kms en Brompton aujourd’hui, et je suis arrivée à l’heure !
Pendant cette journée, j’ai réalisé mon rêve d’aller voir les moulins de Kinderdijk, j’ai pris un BAC avec Bernie, j’ai mangé une glace au mois de septembre, j’ai roulé tout du long en T-shirt, j’ai traversé très vite l’immense ville de Rotterdam qui n’a, pour moi, pas beaucoup d’intérêt, à part peut-être son grand parc. J’ai visité un peu Delft, une petite Amsterdam beaucoup plus charmante car moins gorgée de touristes, j’ai revu des moulins, toujours beaucoup de moulins, j’ai pédalé sous des allées d’arbres pendant des kms… Un enchantement. J’ai également longé la digue tout à l’ouest : vous pédalez des heures durant au milieu des dunes, c’est incroyable à vivre ! Magnifique !


J’ai vraiment passé une incroyable journée, et, je sais que je devrai déjà repartir le lendemain. Dommage.
Ce dimanche, j’ai rendez-vous avec le groupe (et avec ma voiture accessoirement), pour repartir à Paris dans l’après-midi. Le RDV est fixé à Haarleem. Il me reste 63 kms à faire pour atteindre ma destination. J’ai bien pédalé la veille, et, comme d’habitude, j’ai bon appétit. Aussi, avant de partir de La Haye, je prends un double petit déjeuner sur une terrasse fabuleuse. Ce sera mon seul repas de la journée, et bon sang que c’était bon !
Après, c’est encore trop de bonheur : pistes cyclables, sourires, cyclistes de 3 à 90 ans, dunes, la mer, la visite de daims dans les dunes, petites bosses et grandes descentes, que du kiff !
Pour finir, je recommande vraiment très chaudement ce petit plat pays où il fait si bon faire du vélo. Allez-y en tandem, en vélo hollandais, en course, en gravel, en brompton, en fixie, peu importe : vous aurez beaucoup de plaisir pourvu que le soleil soit au rendez-vous. Je prévois personnellement d’y retourner le plus vite possible, dès qu’il fera beau !
Le vélo est la meilleure façon de découvrir ce pays, car on a accès à des endroits où les voitures ne peuvent pas aller. C’est magique.
J’ai passé 31 ans entre Leiden et la Haye. Revenir en France, vue du haut de la selle, ressemble à un cauchemar ! Même si la nourriture et la médecine ordinaire y gagnent considérablement. Perso, je serais resté à Leiden plutôt qu’à la Haye : ville universitaire, fantastiquement belle, ancien passage du Rhin, un château au dessus d’un promontoire …
Bravo, Babyface !
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Merci beaucoup. J’y retournerai c’est sûr, c’était vraiment une belle aventure.
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Très, très sympa ce compte-rendu d’évasion dans l’autre pays du fromage.
J’aime beaucoup la photo du Brompton avec la grosse valise. C’était une mise en scène, non ? 🙂
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Ahah ! C’est que, un jour je revenais du travail, et j’ai trouvé cette valise abandonnée près des poubelles. J’ai pris la photo pour montrer le gabari à ma famille, histoire de voir si quelqu’un était intéressé pour la récupérer, et je l’ai prise. Et j’ai gardé la photo ! :p
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