Depuis quelques mois, je sais enfin ce qui me plait dans la pratique du vélo : l’ultra distance. C’est toujours quelque chose qui m’a attirée, y compris en course à pied où je me suis d’emblée lancé comme défi de faire un marathon. Je ne sais pas si l’on peut dire que cela va de soi, mais en tout cas pour moi il est plus facile d’entrer dans le monde de l’ultra distance en cyclisme qu’en course à pied. L’effort n’est pas le même bien évidemment.
D’abord, la longue distance en course à pied suppose (à moins de faire de ses vacances une loooongue course) de s’attaquer à des distances au délà du marathon et ce, en compétition. Cela implique par conséquent un temps limite. Or, en course à pied, je suis justement limitée par la vitesse, et il m’est arrivé une fois de ne pas passer la barrière horaire.
En cyclisme, cela pourrait m’arriver si je m’attaquais à de gros morceaux de compétition. Ce n’est clairement pas mon but. Je veux aussi pouvoir flâner, aller doucement, m’arrêter prendre une photo… J’en parlais ici. C’est pourquoi je me suis inscrite à un nouveau club, Ultra Cycling Aventure ! Et c’est avec quelques copains de ce club que je me suis inscrite à mon premier BRM de l’année (Brevet de randonneurs mondiaux). Il s’agissait du BRM 200 kms des Marais blancs du Cotentin. Je vais vous raconter tout ça !
La veille, j’ai pris Maurice (mon vélo) et l’ai installé dans la voiture que j’avais mise en break. Petite voiture, mais petit vélo alors ça passe ! :p Je suis passée chercher une copine dans le 78, car elle devait également faire ce BRM, et on a entassé son vélo sur le mien (le sien étant en Carbone de toute façon, cet ordre était beaucoup plus judicieux). La route a été un peu longue, et j’arrive bien tard le soir pour la pasta party, mais tout se passe bien, et Maurice est remonté vite fait dans le salon, paré pour le lendemain !
Le lendemain matin, ça pique : réveil à 5h30 après une nuit plutôt légère puisque, comme tout le monde je suppose, il m’est difficile de bien dormir avant une course. On se retrouve tous au petit déjeuner à se poser cette éternelle question : pourquoi donc nous levons-nous au coeur de l’hiver, par 5°, à 5h30 du matin, pour aller affronter le froid et le vent et la pluie pendant 200 kms ? La question reste entière, et la réponse n’est jamais claire.
On se dirige au lieu de départ, certains en vélo puisque c’est à 7kms, et d’autres, les feignasses, en voiture. Je remercie Fabrice de m’avoir emmenée car ça m’a évité de me taper une côte une heure à peine après mon réveil. Dur dur. On valide l’heure du départ, puis, au moment de partir, je ne vois plus Fabrice. Je décide donc de l’attendre. Au bout de 20 minutes cependant, je pars, me disant qu’il me rattrapera. En fait, il était bien dans le peloton parti 20 minutes plus tôt ! 😀
Je fais donc mon BRM seule, mais, c’est une habitude désormais. J’aime bien rouler à mon rythme et profiter du paysage, m’arrêter quand bon me semble pour prendre une photo. Le parcours est magnifique. J’ai retenu des leçons de la Normandicat (235kms) de l’an dernier : plus je fais des pauses longues, et plus je le paie en fin de journée, car le temps perdu ne se rattrape pas ! Aussi, sur ce 200, je choisis de ne faire que trois pauses de 5 minutes.
Question ravito, j’avais tout prévu : j’avais préparé la veille un gateau sport divisé en plusieurs petits muffins à l’aide d’un moule spécial, et j’avais installé plusieurs muffins dans les ouvertures latérales de ma sacoche de cintre Apidura. Ca a marché du tonnerre : j’en ai d’abord mangé un au dessert la veille, trois au petit déjeuner, et 2 sur le trajet tout le long, en plus d’un beau sandwich au camembert (le parcours se trouvant en normandie, what else ?). Je n’ai pas mangé grand chose d’autre. A l’arrivée par contre, j’ai dévoré une crêpe, un autre petit sandwich au camembert, et du chocolat. :p
Le BRM a eu lieu le 8 février, soit la veille de la tempête Inès (je crois que c’était son nom). On a eu beaucoup de chance. Ca n’a pas perturbé l’épreuve, alors que le ride de récup prévu le lendemain par notre petit groupe a été annulé. En revanche, c’était parfois très trempé ! La map passait au milieu des marais qui parfois prenaient bien leurs aises, au point que j’ai du rouler dans l’eau jusqu’à une bonne hauteur, salissant à cette occasion les disques de mes freins, que j’ai du nettoyer tout de suite après sous peine de manquer de freins ! Pour cause : le nettoyage a révélé que l’eau était plutôt sale !
J’ai vu des cigognes, des aigrettes, un héron, un écureuil… des animaux qu’on peut prendre le temps d’observer quand on est à vélo. Il y a eu, enfin, de belles éclaircies dans l’après-midi, de quoi combler le bonheur du cycliste ! Comme d’habitude en roulant à mon rythme, je me suis retrouvée tantôt à doubler des paires de cyclistes, tantôt à me faire rattraper, c’est ça aussi, ces petits moments de « bonjour », ou « rebonjour » qui ponctuent un trajet longue distance, c’est très rigolo !
Je venais juste de recevoir mon GPS Garmin 1030, en remplacement d’un Garmin 520 trop petit pour mes yeux devenus capricieux. J’ai été vraiment agréablement surprise par ce nouvel outil, et je ne regrette pas mon achat ! Il a une autonomie d’enfer, permet de voir les routes annexes, et c’est un vrai plus quand on cherche une alternative quand une route est barrée ou de mauvaise qualité pour un vélo de route.
Côté imprévus : rien à signaler comme toujours. Je dois dire que pour l’instant, je roule sous une bonne étoile. Aucune crevaison à déplorer avec mes Continental GP 4 saisons. Les prolongateurs m’ont bien servi pour étirer mon dos de temps en temps. Le ravito était suffisant, et je n’ai pas souffert de la soif non plus. J’ai compris très tôt en lisant les récits d’autres cyclistes qu’il faut accorder un soin particulier au matériel, au vélo, et à la préparation du ravito (et de soi-même) pour éviter les galères.
Etant partie à 7h20, je suis arrivée vers 17h30, avec une pause d’un quart d’heure en tout. J’ai donc tenu ma moyenne de 20km/h sans sortir une seule fois de ma zone de confort (#teamfeignasse). Je suis vraiment contente. Seules quelques courbatures ont été à déplorer deux jours plus tard, surtout le long du dos, sans doute parce que je m’étais raidie avec le froid.
A l’arrivée, Fabrice m’attendait, un sourire jusqu’aux oreilles, avec sa bieinveillance et sa gentillesse ! Il m’attendait depuis je crois 1h30, et semblait super content pour moi ! En plus, il a pris soin de (nettoyer/rincer) mon vélo pendant que je me ravitaillais. (Merci encore Fabrice ! <3)
Evidemment, beaucoup sont arrivés en quelques heures seulement. Je crois que Xavier a fait une moyenne de 30 km/h (ou comment plier un 200 en 6h30). Ca laisse ensuite plus de temps pour se reposer c’est sûr ! D’autres font une moyenne de 25/26, et peuvent donc se permettre une longue pause déjeuner en milieu de journée (ah… l’omelette frites bière…). Je sais qu’avec une moyenne de 20, si je veux arriver à temps et surtout avant la nuit, il faut que je canalise et rationne mes pauses, c’est comme ça !
J’avais déjà beaucoup apprécié de rouler la Normandicat, où il avait fait un temps superbe, c’était en mai. J’ai énormément aimé également le Cotentin, c’est une région magnifique et très surprenante. La map mérite son nom « Les marais blancs ». Certaines portions étaient magiques, et à ce propos, je veux remercier Stéphane Gibon de l’Audax Club Parisien.
Ah si ! Un seul bémole, dans une descente assez raide se terminant par un petit virage, sur un chemin plutôt pietonnier dans la campagne, Maurice m’a offert une petite sortie de route : impossible de freiner plus avec mes mains, et la pente étant trop raide et le virage trop serré, j’ai préféré lâcher l’affaire et abandonner le vélo dans le fossé, en m’éjectant. Le freinage 105 disc mécanique n’est vraiment pas ma tasse de thé, comparé à l’hydraulique, mais ça, j’y reviendrai dans un autre post.
Bientôt, je raconterai les autres sorties… euh… il y en a eu peu à vrai dire juste avant le confinement. Au pire, je raconterai celles que je m’imagine faire plus tard, quand on sera libérés !
Tchuss !