En deux semaines, j’ai pu observer 3 autres cultures. Je suis française et je me sens parisienne, non de coeur mais de pratique, par la force des choses puisque je travaille à Paris tous les jours. Mais grâce à mon travail, j’ai pu aller à Londres juste après le Brexit, y mesurer combien l’Angleterre et le Royaume-Uni sont divisés. J’ai eu l’opportunité aussi d’aller à Madrid, toujours pour le travail, et voir combien la péninsule hallucine de certaines choses parfois. Ensuite, je me suis offert un week-end à Amsterdam, et là encore j’ai été surprise. J’y étais au moment de la tuerie de Nice, ça m’a fait très bizarre d’observer ce drame depuis ma parenthèse hollandaise.
Aujourd’hui je rentre sur Paris, en France. C’est un peu la lose, car je me suis sentie bien partout, comme jamais dans ma capitale. J’entends de suite les gens dire « mais c’est normal de se sentir bien ailleurs, en tant que touriste ». Certes. J’en ai bien conscience. Mais il y a autre chose. Ce qui me plaît ce n’est pas d’être en vacances ou même de pouvoir et avoir le plaisir de visiter d’autres lieux. Ce qui me plait n’est pas de dormir à l’hôtel, de ne pas me preoccuper du quotidien et de prendre mon temps. Non en réalité je suis jalouse de certaines choses sur lesquelles mon pays est très, mais alors très très en retard. Là encore j’entends de suite « oui mais nous avons la sécu ». Ah ça oui, nous avons la sécu, certaines aides, et le droit du travail… Euh bah non en fait. On aura lutté jusqu’au bout mais ça c’est fortement en voie de détérioration. Et beaucoup d’autres choses, comme la liberté d’expression, et pas seulement celle de la presse. On a des aides oui mais chez nous, la mairie de Paris ne brandit pas un drapeau disant « welcome refugees » comme à Madrid ou Amsterdam. La France ne sait pas quoi en faire de ses réfugiés. Ils sont trop nombreux, c’en est trop (76000 en France en 2015). C’est en Allemagne que des efforts sont faits pour qu’ils apprennent la langue, trouvent un travail, un logement, des amis (476000 réfugiés en 2015). Chez nous, on a la jungle de Calais, ce que je considère un peu comme la honte de cette Europe que nous avons crue possible.
Je suis végétarienne. A Paris j’ai franchement beaucoup de mal à me contenter de pâtes à la sauce, ou d’une salade avec un oeuf de poule en cage. J’en ai marre d’avoir à reluquer une heure la carte de la brasserie à côté de mon boulot ou ailleurs, pour finalement me dire que j’aurais mieux fait d’apporter mon repas et de renoncer à passer un bon moment en société. A Londres, il y a systématiquement un ou deux plats indiqués comme veggie. A Amsterdam, si vous voulez manger sur le pouce ou pique niquer dans un parc, pas de souci : vous pouvez toujours compter sur Albert Heijn qui non seulement propose de nombreuses petites salades saines et sans viande, mais en plus en fait presque la majeure partie de son commerce. Fruits frais en barquette, eau, jus frais, tout plein de bonnes choses sont à vendre pour vraiment pas cher. Là où en France on aurait droit au sempiternel taboulé à 4,95€, on trouve de superbes mélanges légumineuses/céréales pour 3€.
Et c’est pareil à Londres ! Avec cette fameuse chaîne Prêt-à-manger qui commence doucement à s’installer en France. Là encore, vous pouvez choisir entre la viennoiserie et des jus, detox ou non, des yaourts/fruits frais/granola (bonheur), des salades de fruits… Avec un bon café bien sûr !
A Madrid, le pays du jambon et des tapas, on propose de plus en plus d’alternatives végétariennes aussi. C’est quand même dingue ! L’année dernière je constatais déjà (dans les Asturies !) qu’on pouvait trouver de la charcuterie vegane (saucisses de tofu etc) dans les supermarchés ! Que de chemin à faire en France où les alternatives proposées arrivent lentement, et sont toujours tournées vers la junkfood : nuggets, boulettes panées… A croire que l’apprenti végétarien ne rêve que d’un fast food !
Photo : salade de quinoa à Madrid.
Bref. Je m’étale, mais je trouve parfois que notre capitale, et notre pays tout entiers sont en retard sur beaucoup de choses !
L’esprit, l’ambiance qui règne dans ces villes que j’ai pu visiter ne sont pas les mêmes non plus… Il n’y a qu’à prendre cet exemple. Trois fois en 4 jours je me suis plantée au milieu de la rue avec mon plan en cherchant mon chemin dans les rues d’Amsterdam : les trois fois il n’a pas fallu 2 minutes pour qu’on me propose de l’aide ! A Paris, c’est super rare ! Bref… Je reviendrai plus en détails sur ce que j’ai pu vivre à Londres, Madrid, et Amsterdam. Mais j’aimerais savoir une chose : comment est-il possible sue moi aussi je déchante absolument de notre belle ville lumière apres trois voyages successifs à l’étranger ? Que m’arrive-t-il ?
C’est incroyable, mais je ressens exactement la même chose! Alors oui nous avons des avantages sociaux, de nombreuses aides, enfin pour le moment…
Mais pour la vie au quotidien, oui nous avons énormément de retard. Pour tout ce qui est nourriture veggie ainsi que pour les allergies alimentaires, il y a tellement de choix à l’étranger. Mais ce qui me dérange le plus, c’est qu’il est plus facile de communiquer avec un inconnu en Espagne ou en Angleterre qu’en France. C’est navrant! Chaque retour en France est de plus en plus difficile…
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Oui… 😭
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